De l’étrange vie romaine
La langue italienne
Passe sous l’écorce de la peau blanche
Parlent en moi des mots que jadis j’ai connus
Et ce soleil si juste
En ce lieu exactement
Le Dieu chrétien Jésus
L’homme devenu éternel
J’ai conjugué ses origines
En a-t-il ?
C’est peut-être cela précisément
Pas de commencement ?
La peur de toujours
Cette origine romaine
Je peux !
En moi l’univers
Jusqu’à ma propre mort
Je peux !
Deux souffles
La vie grouillante que j’organise
C’est au dehors
Et cette seconde arrêtée qui devient
Eternité
Parles
Occupe l’espace
Fais taire le temps
J’y réussis
Et j’ai aimé dans ce soleil-là les échos archaïques du bout du temps
J’ai vu la lumière qui a commencé
Fade d’abord
Et qui éblouit de face
Ne brûle que mes yeux
J’ai inscrit ce sourire
Je ne meurs pas
Je te dis vous par désir
Vous, tes mains calmes m’affolent
A Dieu ne plaise, il t’a crée
Mais c’est en moi que je dis vous
Tu as tous ces visages émouvants
Plus encore tu me représentes
Je te dis vous
J’aime être exilé en toi
Ta chair amniotique me couve
J’écris des mots uniques
C’est un fait !
Cela vaut mieux qu’une barbe blanche ?
Je n’ai pas choisi mon fils non plus
Il vient et c’est lui
On tente de l’éduquer
Mais pas moi
Il marche seul
Un pas devant
Son ombre sur moi
Il pare les regards
Suggère-moi une vie
Qu’importe, elles sont toutes égales
Qu’on en finisse
Ce n’est pas le sujet
Ce n’est que du temps
Au passé au présent (à peine)
Surtout à perte
J’aime cette folie
Epuisé jusque remonter
Dans des bras ouverts la lenteur Douce qui me verra finir.